Cabinet du Docteur MARCEL METANOMSKI
Clinique Conti -
Nous ne reviendrons pas dans ce document sur les causes et complications du surpoids qui doivent être connues de chacun. Par contre il me semble important de bien comprendre comment et pourquoi ce nouveau type de régime ambulatoire à l'usage exclusif du corps médical a été mis en place. Cette analyse complète doit permettre d'expliquer à nos patients pourquoi nous lui proposons ce schéma thérapeutique et surtout pourquoi il a intérêt à appliquer correctement certains protocoles; de cette bonne compréhension et confiance entre médecin et patient découlera la réussite de l'amaigrissement à court et long terme.
Il existe comme vous le savez tout une foule de régime fonctionnant avec de plus ou moins bons succès et plus ou moins d'incidents ou de complications. Je ne reviendrais pas dessus dans ce document et ne veux surtout pas dire que le régime de diète protéique est l'unique régime à proposer à nos patients : en effet nos régimes (ou rééquilibrage alimentaire) doivent toujours s'adapter à nos patients en fonction de nos connaissances mais surtout en fonction de CHAQUE patient car l'une des plus grandes sources d'échec en diététique est le stéréotypage de l'alimentation ainsi que la dépersonnalisation de nos prescriptions (ordonnances et régimes tout prêts).
Revenons aux différents régimes prescrits actuellement; leurs inconvénients majeurs demeurent régulièrement :
1. La lenteur de l'amaigrissement, lenteur qui démotive au long terme et pousse à la tentation, surtout quand le poids cible est éloigné.
2. La faim, d'autant plus importante que le régime est dissocié, nécessitant bien souvent des médicaments dont les inconvénients sont parfois importants. Cette faim est en outre cause de troubles comportementaux psychosociaux (nervosité, agressivité, syndrome dépressif) gênants pour l'entourage qui pousse alors à l'arrêt du régime. Cette faim, souvent couplée à une personnalité dépressive et angoissée, pousse à "craquer" sans l'avouer par sensation de dévalorisation personnelle amenant ainsi un échec parfois incompréhensible.
3. La fatigue tant psychique que physique volontiers fonction de l'importance de la baisse calorique et de la faiblesse en apport protéique source de perte de masse noble.
4. Les complications propres à ces régimes liées à l'excès de graisses et/ou de sucres et/ou des médicaments.
5. Un suivi et une prise en charge souvent mal adapté au besoin de " maternage " ou d'accompagnement de ces patients, surtout lors du démarrage d'un régime.
6. Sans omettre les difficultés de réalisation sur le long cours nécessitant de puissantes connaissances tant diététiques que culinaires couplées à du matériel précis (balances, produits spécifiques etc...) pas toujours compatibles avec notre vie de tous les jours.
Le patient en surpoids veut maigrir VITE, BIEN, SANS SOUFFRIR ... et que cela se
ressente intérieurement (sensation de bien-
Le patient est, contrairement à ce que l'on pense, prêt à payer le prix de certaines privations alimentaires provisoires : le tout est qu'il ait un résultat; à nous de lui faire comprendre progressivement qu'il devra de toute façon TOUJOURS ÊTRE PRUDENT ET FAIRE ATTENTION A SON ALIMENTATION car l'on n'est jamais guéri de ces troubles comportementaux à connotation alimentaire ... et en tout cas pas pendant les 2 années qui suivront, années pendant lesquelles le schéma corporel se reconstruira en parallèle avec un nouveau mental mieux adapté à la restriction ou aux meilleurs choix alimentaires. Nos comportements sont ainsi fait, comme pour la drogue, l'alcool, le tabagisme !
PATIENCE et POSITIVISME !
BASES PHYSIOLOGIQUES DE LA DIÈTE PROTÉIQUE
Une bonne compréhension de cette physiologie permet de l'expliquer succinctement à son patient et donc de lui faire comprendre tout l'intérêt d'un protocole précis, seul garant d'un succès obligatoire.
Ce régime est né de l'idée que les protéines ne sont pas des sources énergétiques
importantes [ protéines -
Les protéines sont la voie d'expression privilégiée des caractéristiques héréditaires propres à chaque être vivant et c'est une des raisons pour lesquelles l'organisme réagit fréquemment à la greffe d'éléments protéiques étrangers. Afin d'éviter trop de réaction de rejet lors de la digestion, l'organisme va donc scinder ces protéines en acides aminés, moins allergisant, afin de les assimiler.
Permettez-
L'organisme fonctionne un peu comme une voiture : la carrosserie est représentée
par les protéines et l'énergie est fournie par les sucres et les graisses. Privé
de sa source immédiate d'énergie que sont les glucides, l'organisme se devra de fournir
de l'énergie pour fonctionner aussi va-
Il y a donc combustion des triglycérides (TG) des graisses au sein du tissu graisseux
d'abord mais surtout dans le foie qui oxyde 60% des acides gras grâce à la Lipoprotéine
Lipase qui hydrolyse les TG en acides gras libres et en Glycérol. 40% des acides
gras sont utilisés par les muscles et le reste subi une Béta-
Dans le cas de la diète protéique, il est important que les protéines ingérées ne soient pas mêlées à des hydrates de carbone; en effet une insulinémie augmentée empêche la mobilisation des graisses de stockage des cellules graisseuses et ainsi la montée d'acétone. Ce régime (sans glucose) maintient une glycémie sensiblement normale avec une insulinémie basse (80 % de la normale).
Un rôle majeur est dévolue aux corps cétoniques car ce sont de très puissant coupe-
* LA FAIM DISPARAIT COMPLÈTEMENT EN 48 A 72 H (l'acétone n'élimine pas la gourmandise !). Il est toujours utile de rappeler aux patients que l'apport de petites quantités de sucre risque d'élever la glycémie, de diminuer ainsi la transformation des graisses en énergie et donc de diminuer le taux d'acétone ayant pour conséquence une réapparition de la faim. Cet effet anorexigène de l'hyperacétonémie serait du au fait que les corps cétoniques activeraient un centre de la satiété dans l'hypothalamus surtout par l'intermédiaire de l'un de ces corps cétoniques : l'acide Bétahydroxybutyrique.
* RAPIDITÉ DE L'AMAIGRISSEMENT (7 à 10 % du poids par mois), ce qui renforce la motivation et évite le découragement. Il est toujours utile de rappeler que ce n'est pas la rapidité de l'amaigrissement qui est source de reprise mais en fait la qualité du mode de réalimentation (remontée trop rapide et/ou déséquilibrée) et donc d'insister sur l'importance de la mise en place des paliers alimentaires de remontée.
Je prend souvent comme exemple la pratique de la plongée sous marine pour expliquer
à nos patients l'importance des paliers de remontée alimentaire : "si lors d'une
plongée longue et/ou profonde, vous remontez trop vite, vous aurez à coup sûr un
accident de surpression pulmonaire et/ou de décompression; le seul moyen de l'éviter
sera une remontée lente dans les tables prévues par les lois physiques. Nous remonterons
donc de même dans l'alimentation pour éviter une reprise de poids, remontée qui se
stabilisera au niveau limite de plus ou moins 1 à 2 Kgs. de l'objectif-
* FACILITÉ D'EXÉCUTION, sans risques d'erreur alimentaire ni de tentation, sous réserve de respecter un protocole précis. Les choix alimentaires sont très faibles et l'amaigrissement sera fonction du respect des protocoles.
* BIEN-
Un suivi clinique et biologique régulier, qui aide d'ailleurs à maintenir la prise en charge psychologique de l'amaigrissement, seront mis en place afin de surveiller essentiellement le potassium, l'acide urique, le fonctionnement cardiaque. La sécurité actuelle de ces diètes protéiques est parfaitement bien établie dans des mains formées; les accidents des années 1970 ont maintenant complètement disparus et ce grâce à l'utilisation de protéines d'excellente qualité contenant tous les acides aminés indispensables à l'organisme (protéines de lait et de soja).
CRITIQUES DE CE RÉGIME
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" LE CHOC PONDERAL"
Casser le rythme et les habitudes alimentaires antérieures : voilà à mon avis le but d'une diète protéique. Depuis l'enfance notre subconscient enregistre une foule de messages liés aux us et coutumes sociaux et familiaux. L'importance de la famille et notamment de la mère dans la mise en place de l'alimentation n'est plus à démontrer tant les exemples sont fréquents : quand on sait qu'un enfant a près de 60 % de malchance d'être obèse si ses 2 parents le sont, l'on comprend que l'on ne naît pas égaux devant le surpoids ! Rythmes familiaux, rythmes professionnels ... toutes perturbations qui au fil des années impriment une hygiène alimentaire souvent perturbée et perturbante pour le poids, ce d'autant que des antécédents génétique existent fréquemment associés.
Tout se passe comme si une cassette vidéo (audio+vision) se mettait en place progressivement
dans notre cerveau mais dont l'enregistrement serait défectueux. L'objectif d'une
diète protéique sera donc d'effacer complètement la cassette (diète complète) puis
de ré-
Ce schéma thérapeutique n'est pas nouveau car il est déjà utilisé dans le schéma du sevrage alcoolique et le sevrage des drogues : arrêt souvent brutal sous surveillance avec substitution (ici protéines).
( Un complément d'information pourra être retrouvé sur ce domaine du comportemental dans mon livre "LE POIDS MENTAL" et "PROGRAMMEZ VOTRE REGIME" aux Editions ELLEBORE & CASTEILLA)
INDICATIONS DE LA DIÈTE PROTÉIQUE
Probablement pas à ceux qui désirent perdre 2 à 3 kilos pour mettre le petit string cet été (quoiqu'il vaut mieux une alimentation hypocalorique hyperprotidique sur une courte durée que de mettre en place n'importe quoi à base d'eau ou autres stupidités publicitaires !!!).
En fait ces régimes s'adressent à tous, surtout si l'amaigrissement doit-
Imaginez que vous ayez 20 Kgs à perdre ... et qu'il vous faut patienter 8 à 10 mois pour être enfin au poids souhaité !!! 8 à 10 mois de privations, d'angoisses, de pesées.
8 à 10 mois voire plus d'attente et de régime qui n'en fini plus !!!
Pour certains, c'est impossible d'être aussi patient (même si l'idéal serait de l'être et de perdre 3 à 4 Kgs par mois !). A nous de comprendre la demande et de nous y adapter ... avec une certaine dose de rigueur appliquée dans le soutien psychologique car l'obèse doit souvent être dirigé, canalisé et laissé sans choix, au début tout au moins...
une main de fer dans un gant de velours !
voilà ce que certains patients souhaitent de notre part.
Les résultats sont d'autant meilleurs que les motivations sont fortes et structurellement construites mais de cela, vous vous en doutiez car les schémas sont toujours les mêmes dans la vie si l'on souhaite réussir quelque chose.
L'expérience montre qu'aucun à priori n'est en tout cas à poser pour débuter une
diète protéique et ce quelque soit le niveau socioculturel des individus. Que de
fois je me suis trompé dans mes visions de réussite ou d'échec pour mes patients
! Certes, plus la nécessité d'une bonne qualité gustative alimentaire est importante
(ce sont nos patients qui aiment bien manger et qui ne peuvent se passer des bons
plats ... mais aimeraient malgré tout maigrir, même un peu) et plus l'échec est fréquent
et ce dès le début de la diète : c'est à peine si l'on peut la commencer. Cela sera
alors au médecin de trouver le régime à proposer (Régime basse calorie équilibré
à 1200-
IL FAUDRA BIEN SE PRIVER DES ALIMENTS RICHES EN CALORIES (Graisses surtout) !
ET DONC
SE PRIVER UN PEU !
Certaines indications médicales sont intéressantes à évoquer :
* Le diabète : Il est utile de séparer trois domaines dans le cas des diabètes chez l'obèse. Le diabétique ayant un pancréas normal, sécrétant de l'insuline en quantité, et le diabétique commençant à avoir un pancréas perturbé ne satisfaisant plus les besoins (partiellement ou presque totalement).
. Chez certains diabétiques obèses, seul le régime pauvre en sucres sera suffisant et permettra ainsi de mettre le pancréas au repos. Les baisses de glycémie seront très nettes en diète protéique mais sans à coups, augmentant la motivation chez ces patients parfois pas encore sous traitement.
. Chez d'autres diabétiques ayant déjà un pancréas insuffisant et nécessitant des médications d'appoint par hypoglycémiants oraux, les résultats seront tout à fait identiques avec baisse des glycémies et baisse du poids. La mise en place de la diète protéique nécessite d'adapter le traitement à son début (diminuer les doses par 2 pendant les 2 premiers jours puis arrêt).
. Certains diabétiques plus gravement touchés nécessitent une petite dose d'insuline pour reposer le pancréas et permettre sa régénération hormonale. Une surveillance sanguine par glycomètre est ici importante à mettre en place afin de suivre la glycémie.
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* L'hypertension artérielle : Le surpoids est une cause importante d'HTA. Faire perdre du poids à son patient est un traitement souvent très efficace pour faire baisser sa tension artérielle. En cas d'apport médicamenteux, il est souhaitable de surveiller cette TA les premiers jours et souvent de baisser progressivement les médications. Prudence aussi dans l'emploi des diurétiques comme nous l'avons déjà vu. N'oublions pas que la présence d'une HTA est un facteur aggravant associé au diabète (Syndrome "X" de REAVEN) ; cette HTA réagit souvent bien aux inhibiteurs de l'enzyme de conversion.
* Les facteurs métaboliques de risques (Hypercholestérolémie, hyperuricémie, diabète) : A l'évidence toute perte de poids chez ces sujets souvent en surpoids, ne peut qu'améliorer le pronostic et éviter les complications propres à chacune de ces pathologies.
* L'insuffisance respiratoire et l'asthme : La présence de graisse en abondance au niveau abdominal souvent couplée à une faiblesse musculaire abdominale font que ces patients ont une gène respiratoire d'autant plus importante qu'ils sont gros; la montée des escaliers est pour eux très pénible tout comme le laçage des souliers (gène compressive), le sommeil est souvent perturbé et irrégulier accompagné de ronflements extrêmement fréquents chez l'obèse, ronflements disparaissant très souvent dès l'amaigrissement pour la joie de l'entourage.
* L'arthrose des membres inférieurs : La perte de poids ne peut qu'améliorer la surcharge mécanique sur les articulations; j'aime à rappeler que dans les courses de chevaux, lorsque l'on veut ralentir un cheval, on lui donne un handicap qui correspond à la pose de plomb dans la selle. Il en est de même quand on supporte 10, 20 voire plus de kilos.
Mettez-
* La ménopause : Lors de la pré ménopause, la femme voit sa lipogénèse abdominale
augmenter avec diminution de sa masse grasse fémorale; le passage du statut de femme
pré ménopausée à celui de femme post ménopausée induit ainsi une augmentation de
la masse grasse abdominale : passage donc à la forme "androïde" dont les complications
sont plus graves (cardio-
Le problème de la ménopause est en fait souvent plus lié à une diminution du métabolisme de base (masse maigre décroît), à une diminution de la thermogenèse postprandiale alors que les repas sont plus riche en glucides (effet sérotoninergique stimulant l'appétit aux sucres augmenté lors de la ménopause) et à une diminution de la thermogenèse liée à une baisse de l'activité physique.
CONTRE-
Bien sûr classiques sont les contre-
* Grossesse, ce qui ne veut pas dire qu'une surveillance alimentaire stricte ne devra pas être mise en place, doublée d'un apport supplémentaire de protéines et ce pour éviter toute prise de poids excessive durant la gestation pouvant être la cause de gros poids de naissance ... source d'obésité plus tard.
* Allaitement : il n'y a jamais de nécessité et d'urgence pour la mise en route d'un régime chez une femme venant d'accoucher et qui allaite.
* Enfants de moins de 16 ans car l'enfant à un besoin accru de protéines pour sa croissance. Là encore, insistons sur le rôle de conseil du médecin dans l'éducation alimentaire de l'enfant et surtout de sa famille.
* Maladies aiguës du style infarctus du myocarde, accident cérébro-
* Les interventions chirurgicales : il est nécessaire d'attendre la fin de la convalescence, notamment dans les interventions cardiaque qui ne pourront que voire la symptomatologie s'améliorer si le sujet est obèse. Rappelons que chez l'obèse, outre les difficultés opératoires (masse graisseuses, cicatrisation etc...), il existe un risque anesthésique non négligeable lors de toute intervention chirurgicale (masse volumique).
* Insuffisance hépatique ... puisque le foie dégrade 60% des acides gras en corps cétoniques
* Insuffisance rénale (hyponatrémie réactionnelle) et insuffisance cardiaque (plus par risque de déplétion potassique des digitaliques souvent prescrits)
* Troubles digestifs chroniques (diarrhée chronique) mais il est rare de rencontrer des personnes obèses parmi ces populations.
* Comme toujours les problèmes psychiatriques et les antécédents graves d'instabilité psychologique.
Sont à rechercher dans le cas de la diète protéique, les contre-
* Les troubles du rythme cardiaque (Hyper-
* Les sujets pratiquant des sports à risque (Plongée sous-
* L'utilisation de diurétiques, surtout ceux de la famille des thiazidiques et des
furosémides associés ou non, peut entraîner une hypokaliémie et sont donc contre-
* Prudence en cas d'utilisation de laxatifs.
MISE EN PLACE D'UNE DIÈTE PROTÉIQUE
Sous la surveillance et la prise en charge EXCLUSIVE d'un médecin
La mise en place de ces régimes (réservés au corps médical uniquement) permet souvent d'aboutir à des pertes de poids de 7 à 10 kilos en 4 semaines, poids perdu essentiellement au dépends des graisses (80%) et très peu des muscles, des viscères et de l'eau. L'amaigrissement sera parfois plus lent après quatre semaines car l'on note une diminution des dépenses énergétiques du métabolisme basal (qui se régularisera plus tard à un niveau adapté au nouveau profil physique).
Le début de la diète s'effectuera du jour au lendemain, sans aucune période préparatoire.
... question de décision. ...
MAINTENANT !
ou en tout cas en profitant d'une période favorable à la mise en place d'un régime;
rappelons-
La durée d'une diète varie selon les écoles; en France l'on se rapproche de 4 à 6
semaines mais aux USA et au CANADA, la durée peut-
L'expérience montre qu'il semble nécessaire de maintenir la diète protéique tant que l'individu la supporte parfaitement et qu'il est motivé pour poursuivre : c'est donc plus souvent à lui d'indiquer quand il souhaite stopper (sauf problème médical exceptionnel). Les interruptions de diète protéique sont en effet mal vécues surtout quand le régime marche bien et est bien supporté; la remise en place d'une deuxième diète rencontre alors dans ce cas plus de difficultés.
1 / LE BILAN DU PATIENT
Nous ne reviendrons pas sur le détail du bilan général du patient devant comporter les grands points suivants à noter sur une fiche médicale.
Interrogatoire personnel et familial
* Les régimes effectués et résultats : historique du poids
* Les antécédents médicaux et chirurgicaux
* Le style de vie (tabagisme, médicaments) et les activités sportives
* Les motivations
Hygiène alimentaire
* L'alimentation et ses déviations (rythme, lieux, quantité approximative, stimulations ...)
* Les aliments préférés et les erreurs "évaluées"
Photographies Face/Profil/Dos
Look du patient (Attention à lui, maquillage, façon de se vêtir, état de la peau ...)
Examen clinique
* Examen cardio-
* Examen de la silhouette avec mensurations des zones suivantes : Genou, Entrecuisse,
Bassin, Ombilic, sous-
Aspect de l'abdomen et des seins (hypertrophie).
* Etat de la graisse et répartition :
. Androïde ou Gynoïde
. Graisse douloureuse ou non
* Calculs de base :
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eau, poids idéal et métabolisme de base approximatif.
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* Rhumatologie avec aspect de l'ossature, déviation des axes des membres inférieurs, scoliose ...
Bilan biologique : Utiliser des dosages récents de moins de 3 à 6 mois (RMO) sinon
* NFS -
* Glycémie à jeun
* Cholestérol avec HDL et LDL
* Triglycérides
* Uricémie
* Urée
* Transaminases
* Ionogramme sanguin
* TSH
Tout autre examen est fonction de l'interrogatoire et de l'examen clinique.
Bilan radiologique si nécessaire : selle turcique notamment, rhumatologie ...
2 / DEBUT DU PROTOCOLE AVEC SUBSTITUTS OU PHASE ACTIVE
Le début avec des substituts alimentaires sous forme de poudre est souhaitable car
simple à mettre en place. La qualité des substituts sera avant tout à rechercher
: Haute valeur biologique des protéines utilisées dont l'indice chimique est supérieur
à 100 et devant contenir les 8 Acides Aminés Essentiels non synthétisables par l'organisme
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Les substituts actuels sont pratiquement toujours à base de protéines lactées et de protéines d'origines végétales (Soja). La prudence s'impose pour les protéines d'origine animales (collagène donnant la gélatine) qui devront toujours être associées avec les précédentes car elles sont de moindre qualité en acides aminés.
Avoir toujours en tête que le protocole est précis et qu'il est fortement souhaitable de le suivre ... à la lettre ... afin d'obtenir la meilleure réponse rapide possible de la part de l'organisme !
La quantité de protéine à prescrire sera toujours la suivante selon le protocole de Blackburn :
1,2 Gr. par kilo de poids idéal et par jour pour les femmes
1,5 Gr. par kilo de poids idéal et par jour pour les hommes
Exemple : Poids idéal de 60 Kgs. soit 1,5 Gr * 60 = 90 Gr. de protéines à prescrire par jour.
Apport de légumes : L'apport sucré ne devant pas dépasser 30 Gr. par jour (Cf. sous peine de ne pas passer par les voies métaboliques de lipolyse recherchées), il sera nécessaire de veiller à un apport correct en légumes peu sucré qui auront de nombreux avantages :
* Eviter la constipation par effet fibre et remplir le colon (effet pléthore)
* Maintenir le fonctionnement du tube digestif (mâcher des aliments)
* Ils sont souvent riches en potassium, en vitamines et en oligo-
Voici une liste préférentielle des légumes autorisés; ceux qui ne sont pas écrits sont donc interdits :
Légumes permis à volonté : Salades vertes, Céleri , Concombre, Radis
Légumes modérément autorisés : Champignons de Paris, Artichaut, Asperges, Aubergines,
Fenouils, Bettes, Chicorée, Choux, Chou-
Tous légumes dont l'apport sucré est sensiblement inférieur à 5 Gr. pour 100 Gr.
Une quantité de 250 à 300 Gr. est amplement suffisante. Ces légumes peuvent se prendre
crus ou cuits en soupe; pour la soupe, laver les légumes sans les éplucher (conserve
certaines vitamines et oligo-
Assaisonnements :
Poivre, Vinaigre, Moutarde forte, Jus de citron ou pamplemousse blanc, toutes les fines herbes et aromates, cornichons, toutes les poudres (ail, oignon, échalote etc...).
I C. à soupe de Yogourt ou Fromage Blanc à 0 % M.G ou d'Huile de Paraffine (ACAL® ou RESTRICAL®) permettront aussi de lier la sauce de l'améliore sans apport de graisse ou de sucres.
Pensez à saler régulièrement (une pincée) les salades et les soupes mais sans excès.
L'ordonnance de démarrage sera donc en moyenne la suivante en variant au mieux les parfums :
* Petit Déjeuner : 1 sachet (soit 15 Gr. de protéine)
* Déjeuner : 1 sachet avec 200à 300 Gr. de légumes
(Salades crues le midi + 1 sachet dessert nécessitant de l'eau froide et donc facilement préparable pour le repas de midi en entreprise)
* Vers 16 / 17H : 1 sachet
* Dîner : 1 sachet avec 200 à 300 Gr. de légumes
(Soupe de légumes le soir + 1 sachet soupe)
Boissons :
1 litre 1/2 d'eau par jour
Eau minérale plate (Evian, Vittel, Contrex) ou Boisson gazeuse non sucrée
Café noir sans sucre (édulcorant permis)
Thé faible, noir sans sucre
Infusions : Tilleul, menthe, verveine, camomille, oranger
Une larme de lait écrémé peut-
3 / DEBUT DU PROTOCOLE SANS SUBSTITUTS
Avoir toujours en tête que le protocole est précis et qu'il est fortement souhaitable de le suivre ... à la lettre ... afin d'obtenir la meilleure réponse rapide possible de la part de l'organisme !
La quantité de protéine à prescrire sera toujours la même que précédemment mais est parfois plus complexe à cerner ici.
Légumes et assaisonnements sont identiques ainsi que les boissons.
L'ordonnance de démarrage sera donc en moyenne la suivante (pour un objectif de 60 kgs. Poids idéal) :
* Petit Déjeuner : 100 Gr. de Fromage Blanc 0% M.G avec 1 blanc d'oeuf battu (des poudres diététiques existent dans les grandes surfaces afin d'améliorer les goûts (VAHINE).
* Déjeuner : 130 Gr. de viande maigre pesée crue avec 200 à 300 Gr. de légumes
* Vers 16 / 17H : 100 Gr. de fromage Blanc 0% ou 1 yaourt maigre
* Dîner : 150 Gr. de poisson maigre pesé cru maigre avec 200 à 300 Gr. de légumes
Cuissons : La cuisson vapeur, la cuisson en papillotes, la cuisson en papier aluminium,
la cuisson en autocuiseur, la cuisson à l'étouffée, la cuisson au gril ou à la broche,
la cuisson sous vide ou au micro-
Saisir la viande (ou poisson) sans aucun produit sur une poêle n'attachant pas. Quand la viande est cuite, la retirer et fermer le feu; déglacer avec du Fromage blanc 0 ou 10% de MG.
Pensez aussi à parfumer les eaux de cuisson (bouillon cube ou aromates ...) et conservez
ces eaux de cuisson car elles sont souvent enrichies en vitamines et oligo-
Sauces : Utilisez au maximum dans vos plats des herbes et aromates, permettant une cuisine acalorique goûteuse.
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Sans oublier les EPICES et CONDIMENTS suivants :
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Sachez utiliser les vinaigres, jus de citron, voire l'alcool (dans certaines marinades ou pour flamber une viande ou un poisson car l'alcool s'évapore en laissant le parfum).
Pensez à napper les aliments avec des sauces sans matières grasses ni sucre :
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Viandes : Toutes les viandes sont autorisées SAUF Porc, Agneau, Mouton, Canard, Oie, la peau et le gras. Préférer les viandes les plus maigres du style cheval et volailles,.les abats.
Poissons : Tous les poissons en évitant l'excès de Hareng, Thon, Anchois, Maquereau.
4 / LES MEDICATIONS A AJOUTER
Les vitamines et oligo-
* Le potassium : Nous avons déjà évoqué la fuite de Potassium dans ce type de régime
ainsi que l'acidose associée. L'apport de potassium sous forme de tartrate ou de
bicarbonate sera donc nécessairement de 40 à 70 meq. par jour (soit 5 à 8 Gr.). Cet
apport est OBLIGATOIRE afin d'éviter tout risque cardio-
* Le calcium : Selon certains médecins, il semble nécessaire d'apporter dès le début de la diète un apport d'au moins 1 Gr. de calcium pour compenser le catabolisme osseux.
* Le sodium sera conseillé à raison de 2 à 5 Gr. par jour sous forme de comprimé ou d'une pincée de sel aux repas.
* Vitamines et oligo-
. Provitamine A dans Oseille, Cerfeuil, Epinard, Navet, Pissenlit, Persil, Scarole, Chou Rouge, Laitue
. Vitamine C dans Persil, Navet, Oseille, Poivron vert, Fenouil, Piment, Cresson, Chou rouge, Chou fleur, Epinards crus, Mâche, Citron frais.
. Vitamine E dans Soja, Asperge, Epinard cuits, Persil.
. Fer dans le Persil, Epinard cru, Cresson, Pissenlit, radis.
. Potassium dans le Soja, Persil, Blette, Epinard cru, Artichaut, Champignon.
Les normes actuelles (Cf. Astra Calvé Information) sont les suivantes pour l'apport
des vitamines et oligo-
Vitamine A : 5000 U.I / J. Vitamine D : 400 U.I / J. Vitamine E : 15 U.I / J.
Vitamine B1 : 1,5 mg./ J. Vitamine B2 : 1,8 mg./ J. Vitamine B5 : 10 mg./ J.
Vitamine B6 : 2 mg./ J. Vitamine PP : 25 mg./ J. Vitamine B12 : 3 microGr./ J.
Vitamine C : 100 mg./ J. Calcium : 800 mg./ J. Phosphore : 800 mg./ J.
Sodium : 2 à 5 Gr./ J. Potassium : 40 à 70 meq./ J. Magnésium : 350 mg./ J.
Fer : 10 à 20 mg./ J. Iode : 120 microGr./ J. Zinc : 15 mg./ J.
Cuivre : 3 mg./J. Manganèse : 10 mg./J.
Les adjuvants au régime
Aucun n'est réellement utile mais j'utilise volontiers afin de jouer sur le terrain :
* Des veinotoniques ... parfumés ... que l'on mélange dans l'eau (environ un magnum par jour) ce qui lui donne du goût et favorise sa prise régulière.
* Des mélanges de plantes diurétiques (extrait de Rhamnus, Paliurus, Prêle, Pissenlit, Cassis, Artichaut ...) afin d'augmenter la diurèse
et favoriser ainsi la chasse veino-
* Certains mélanges de plantes anxiolytiques doux du style Aubépine, Passiflore, Paullinia, Valériane, Kola, Ballote ...
* Certains produits "pompant" les gaz abdominaux souvent désagréable et gênant.
Et le plus à conseiller sans insister... au début :
Pratiquer une activité physique douce de détente afin d'augmenter au plus son métabolisme de base. L'idéal sera la pratique de la marche, de la natation, du golf; le tout est de trouver une activité POUR SOI, agréable et non intense.
LES INCONVÉNIENTS
Certains sont recherchés :
* Absence de faim ... lié au taux élevé de l'acétone. rappelons malheureusement que ce manque d'appétit n'élimine pas la gourmandise ni le cercle mental stimulant l'appétit (vision, odeurs, imagination ...) surtout si l'environnement n'est pas générateur d'un soutien psychologique correctement adapté.
* Euphorie voire nervosité, insomnie, tous symptômes "d'hyper-
D'autres sont plus facilement présent lors de la diète protéique :
* Certains sont toujours passagers, non obligatoires, et liés à la période de montée du taux d'acétone dans le sang : quand le taux d'acétone sera suffisamment élevé, ces troubles disparaissent pratiquement tout le temps mais ils peuvent réapparaître lors de toute modification de ce taux (prise de sucre notamment). Ces troubles apparaissent chez 1 personne sur 4.
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* Mauvaise haleine : Souvent constante (signant la bonne poursuite de la diète) elle est liée à l'élimination des corps cétoniques par la voie pulmonaire. Notons ici la présence d'acétone dans les urines, autre voie d'élimination des corps cétoniques et autre signe non inquiétant prouvant la bonne marche de la diète.
* Gaz et flatulences sont des troubles passagers fréquents souvent liés à une alimentation
enrichie en légumes crus. Le fait de cuire les légumes en atténuera les conséquences;
il est important de conserver ces légumes entiers et non de les passer (ou écraser)
: en effet, le bol alimentaire entraînera ainsi une sensation de pléthore dans l'estomac
et l' absorption digestive en sera ralentie grâce à l'effet fibre. Penser à cuire
les légumes au besoin après lavage mais non épluchage (l'on protège et garde ainsi
certaines vitamines et oligo-
* Diarrhée devant conduire, si elle persiste, à l'arrêt de la diète; elle peut être probablement liée soit à un phénomène réflexe digestif devant l'apport excessif de fibres et d'aliments liquides, soit à une intolérance aux protéines plus rare.
* Constipation souvent non réelle ni grave si elle ne dépasse pas 3 jours ni ne devient douloureuse. Elle est toute relative car l'intestin contient peu d'aliments; il ne fonctionne alors qu'au ralenti. Son traitement doit être simple : apport d'eau associé à des régulateurs doux.
* Crise de goutte par élévation du catabolisme protéique sur certains terrains réceptifs (déséquilibre alimentaire antérieur).
* Exceptionnellement chez certains sujets (1%) la mise en place d'une diète protéique
se fait extrêmement difficilement avec vomissements, céphalées, diarrhées, hypotension,
impression de malaise général; S'agit-
Certains troubles plus rares sont présents quelque soit le régime réalisé :
* L'hypotension artérielle souvent orthostatique pouvant être liée à deux mécanismes :
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* Crampes et faiblesse musculaire, lourdeur du rachis, impression de vide ... : ces signes ont pour cause soit une baisse de potassium, soit une baisse plus rare du calcium, souvent associé à un terrain veineux insuffisant qu'il est nécessaire de stimuler par la prescription de veinotoniques.
* Frilosité : Fréquente dans tout régime au bout d'un certain temps; elle est liée à plusieurs mécanismes dont la diminution du pannicule adipeux protecteur et la diminution (protectrice) du métabolisme de base.
* Chute des cheveux : plus rare, toujours transitoire et liée à un ralentissement du cycle pilaire doublé parfois d'une baisse d'apport en vitamines du groupe B.
* Troubles des règles : ils sont assez fréquents (augmentation de fréquence, abondance variable, saut de cycle...) dans tout régime. Rappelons pour expliquer ces phénomènes que le tissu adipeux de la femme est un "organe hormonal" assurant une partie de la synthèse des oestrogènes.
D'autres pour terminer se retrouve sur des diètes protéique de longue durée, lorsque le poids cible est de plus en plus proche et que l'amaigrissement a été important (supérieur à 20 Kgs.) :
* Asthénie plus liée à un manque de diversification de l'alimentation.
* Instabilité et sensation de déséquilibre du corps dans les mouvements rapides. Certes liés au début à une hypovolémie réactionnelle (hypotension), ces troubles apparaissent notamment quand la perte de poids a été importante et rapide. Le centre de gravité du corps n'a pas eu le temps de se stabiliser à un nouveau niveau d'équilibre. La prescription de mouvements moins brutaux couplée à 2 à 3 séances de rééducation par un ostéopathe permettront de retrouver ses points d'équilibres par rapport à son nouveau schéma corporel.
* Phénomène de plateau : comme dans tout régime, un phénomène de plateau du poids peut se mettre en place et ce pour diverses raisons :
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Il est malgré tout utile de rappeler que la seule source alimentaire provient de l'apport de protéine et que inexorablement l'organisme aura à puiser dans ses réserves de graisse ... pour assurer son fonctionnement énergétique. Qu'on le veuille ou non : l'amaigrissement ne peut que se poursuivre dans un schéma de diète protéique !
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BIOLOGIQUEMENT l'on peut observer :
* Baisse de la kaliémie
* Elévation de l'uricémie
* Baisse de la natrémie
* Baisse tardive de la calcémie
* Hémoconcentration par déshydratation
* Acétonurie variable
Chacune de ces anomalies est expliquée par la physiologie des diètes protéiques (Cf.).
SUIVI DE LA DIÈTE PROTÉIQUE
Le rythme des visites chez le médecin sera de :
* 1 visite tous les 15 jours tant que l'on est en diète complète
* 1 visite tous les 21 à 30 jours lors de la remontée alimentaire.
Ce rythme est volontairement fréquent pour plusieurs raisons :
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1. Ionogramme sanguin et uricémie tous les 15 à 21 jours
2. Sucre + Acétone + Albumine tous les 8 à 10 jours. La normalité est de toujours
rencontrer des taux d'acétone élevé dans les urines (++ à +++); l'expérience montre
que, bien que nos patients suivent parfaitement la diète, ces croix n'y sont pas
toujours ! Est-
3. E.C.G tous les 2 mois
4. Photos tous les 2 mois car ... l'on ne se voit pas maigrir !
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ÉVOLUTION DURANT LA DIÈTE PROTÉIQUE
Le poids évolue d'une façon assez rapide en donnant souvent au début une perte de 7 à 10 Kgs le premier mois. Certes la perte sera plus modeste ensuite mais tournera toujours à peu près régulièrement autour de 4 à 6 Kgs. par mois. Les calculs réguliers notamment en impédancemétrie montrent régulièrement une baisse de la masse graisseuse sans atteinte de la masse maigre, ce qui est rassurant quant au principe de la diète protéique.
La surveillance régulière des mensurations permet de montrer au patient que le poids se modifie mais aussi les centimètres, centimètres qui se corroborent avec la taille des vêtements. Une photographie pourra de nouveau être effectuée au bout de 1 à 2 mois, photographie toujours intéressante pour le patient qui voit les changements, ce qui augmente sa motivation. Notons que l'évolution des centimètres ne se fait pas régulièrement car certaines graisses "fondent" facilement et d'autres plus lentement (les graisses profondes enrobant les organes sont celles qui "fondent" le plus vite).
L'état de la peau sera surveillé; certes l'amaigrissement étant rapide, une ptôse cutanée est fréquente en cas d'amaigrissement important (ce qui est parfaitement normal quand on a pris de nombreux kilos en quelques années car la peau a été longuement distendue, présentant parfois de nombreuses vergetures). Patience expliquée au patient pour retrouver une peau retendue : tant d'année de distension ... tant de mois de récupération !
L'apport de protéine améliorera la qualité de la peau en assurant une meilleure nutrition
cutanée qui devra de plus être mieux hydratée (massage avec crème ou lotion hydratante).
L'on comprend ainsi l'importance de l'adjonction de soins paramédicaux du type thalassothérapie
qui ne peut qu'améliorer la peau par le biais de massage tonifiant (par l'eau ou
les mains) avec adjonction d'oligo-
Parfois la rétraction cutanée ne pourra plus se faire (peau trop âgée sans assez d'élastine dans son tissu conjonctif) : seule la chirurgie pourra être proposée (lipoaspiration, lipectomie).
Des techniques médicales peuvent être aussi associées (mésothérapie, cellulolypolyse) donnant des résultats particulièrement intéressants car il semble que l'acidité métabolique rencontrée dans la diète protéique accroit les effets de ces techniques (par ionisation accrue des produits ou des courants).
Pause ou arrêt de la diète, que faire ? La durée de la diète est souvent une question posée à nous médecins; il est toujours difficile de donner une réponse au démarrage d'une diète sur la durée du régime proposé car la durée de la diète est très individuelle.
Il est vrai qu'il vaut mieux poursuivre la diète jusqu'à obtention du poids le plus proche souhaité car l'expérience montre qu'il est toujours difficile de stopper puis reprendre ce régime.
LA REMONTÉE CALORIQUE
En plongée sous marine, toute remontée trop rapide peut entraîner un accident de décompression quand la plongée a été longue. Des paliers sont OBLIGATOIRES pour permettre le dégazage de l'azote dans le sang. Une remontée trop rapide peut aussi entraîner une surpression pulmonaire par ré augmentation brutale des volumes d'air dans les poumons : seule une remontée lente permet aussi d'éviter les troubles liés à ces modifications de volumes trop rapide.
Le schéma est identique ici : toute remontée trop rapide et mal équilibrée entraînera
une remontée du poids et les causes d'échec sont identiques ici aux autres régimes.
Nous avons dans le cas d'une diète protéique volontairement "cassé" le rythme et
la qualité de l'alimentation pour créer un nouvel état de re-
C'est sur ce terrain neuf que devra se reconstruire la base d'une nouvelle hygiène alimentaire, seule garante d'un maintien définitif du poids.
La remontée calorique se fera progressivement par paliers de 2 à 300 Kcal. par quinzaine voire plus longtemps si la diète a été maintenue plus longtemps.
1 / PREMIER PALIER (600 calories)
* Introduction du repas de midi (de préférence):
* 130 Gr. de viande pesée crue (Cf.) ou 150 Gr. de poisson pesé cru (Cf.) ou 2 oeufs (sans graisse) ou 100 Gr. de jambon maigre
+ 250 Gr. des légumes autorisés
* Introduction d'un fruit : 1 pomme, 1 poire, 1 orange, 2 mandarines, 1/2 pamplemousse, 1/2 melon, 1/4 de pastèque, 1 pêche, 2 prunes, 150 Gr. de fraise, 150 Gr. de framboises, mûres, groseilles à maquereau ou myrtilles, 1 kiwi, 1/4 d'ananas frais, 100 Gr. de cerises, 100 Gr. de salade de fruits (précédents) assaisonnées au citron,, 4 figues, 1/2 Goyave, 50 Gr. de letchis, 1 Papaye,
(Les jus de fruits sont toujours plus sucrés que le fruit naturel !)
* Les autres repas restent à base de substitut ou assimilé
2 / DEUXIEME PALIER (800 calories)
* Maintien du repas de midi comme ci-
* Introduction du repas du soir (Viandes à midi de préférence et le soir) :
* 150 Gr. de poisson pesé cru (Cf.) ou 2 oeufs (sans graisse) ou 100 Gr. de jambon maigre
+ 250 Gr. des légumes autorisés
* Un dessert lacté : 1 Yaourt (125 Gr.) nature ou 3 C.à soupe de Fromage Blanc à 0 ou 10% de MG ou 100 Gr. de compote sans sucre. Penser à utiliser :
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* Les autres repas restent à base de substitut ou assimilé
3 / TROISIEME PALIER (1000 calories)
* Maintien du repas de midi et du soir comme ci-
* Introduction des féculents dans un petit déjeuner plus complet :
* 2 tranches de pain de 30 Gr. (complet 5 céréales par exemple grillé) ou 4 biscottes
+ Beurre allégé ou margarine raclé sur le pain
+ 1 C.à café de compote sans adjonction de sucre par tranche de pain
* 1 Yaourt (125 Gr.) nature ou 3 C.à soupe de Fromage Blanc à 0 ou 10% de MG ou 1 tranche de jambon maigre sans gras ou 1 oeuf sans gras (maximum 5 à 6 oeufs par semaine).
* Les autres repas restent à base de substitut ou assimilé : il ne reste plus bien souvent que l'encas de 17H. qui, à mon avis reste fondamental pour éviter tout grignotage avant le repas du soir. Ce grignotage est fréquent chez la femme notamment car elle doit assurer le 16H des enfants et préparer le repas familial ... source de tentations.
4 / QUATRIEME PALIER (1200 calories)
* Maintien du petit-
* Maintien du repas du soir comme ci-
* Maintien du repas de midi avec introduction des féculents :
* Salades vertes, céleri, concombres, radis à volonté
* 130 Gr. de viande pesée crue (Cf.) ou 150 Gr. de poisson pesé cru (Cf.) ou 2 oeufs (sans graisse) ou 100 Gr. de jambon maigre (Ce sont en fait des portions pratiquement normales)
+ 100 Gr. des légumes autorisés toujours mélangés aux féculents (le mélange des fibres des légumes ralentit l'absorption des féculents maintenant ainsi une glycémie stable)
Plus en alternance :
* Soit 1 Pomme de Terre ou 2 C.à soupe de Maïs ou de Petit-
* Soit 150 Gr. de légumes + 1 tranche de pain + 1 portion de fromage
Les fromages conseillés sont les suivants par ordre progressif :
Chèvre, Fromages à pâte molle 15 à 20 Gr. de M.G
Brie, Camembert, St.Marcellin 20 à 25 Gr.
Munster, Pont l'Evêque, Vacherin idem avec sucre
Hollande, Port Salut, Gouda 25 à 30 Gr.
Gruyère, Roquefort, Bleus + de 30 gr. de M.G
* 1 Fruit (Cf.)
* L'encas de 17H. reste pour éviter tout grignotage et pourra comporter :
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5 / PHASE DE MAINTIEN = NOUVELLE HYGIENE ALIMENTAIRE (1400 cal. et plus)
Vous remarquerez que nous voici maintenant à une ALIMENTATION PRESQUE NORMALE et bien souvent bien mieux équilibrée qu'avant le début du régime, avec une autorisation de manger de presque TOUT ... mais modérément ! L'apprentissage d'une nouvelle hygiène alimentaire se fait et continue de se faire par le biais d'introduction de nouveaux aliments (et donc de nouveaux goûts) tous les 15 à 21 jours.
L'idéal sera de respecter l'un des grands principes suivant de l'alimentation :
Petit-
Déjeuner de Prince !
Dîner de Mendiant !
Les modifications de l'alimentation se feront maintenant en fonction des modifications de poids :
a) Le sujet continue de maigrir avec l'apport du palier N°4 : il faudra augmenter l'alimentation en jouant de la façon suivante :
* Maintien du petit-
* Maintien du repas de midi avec féculents en augmentant de 50 Gr. les rations.
* Encas vers 16-
* Maintien du repas du soir comme ci-
b) Le sujet ne maigrit plus et l'on est au poids idéal : pas de changement avec le palier N°4
c) Le sujet doit encore maigrir ou a légèrement repris du poids : Revenir au besoin au palier N°3
d) De toute façon, la vie est aussi faite de repas parfois plus important que d'autres; il sera alors nécessaire de revenir au palier précédent où l'on est.
Il est utopique de vouloir à tout pris maintenir un poids stable; en effet le poids
oscille régulièrement autour d'une valeur d'équilibre qui sera fonction des apports
mais aussi des sorties. A chacun donc de trouver son équilibre tout en sachant que
les oscillations doivent-
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De substituts équilibrés (55% de Glucides, 30% de Protéines, 5% de Lipides + Vitamines etc...) à moins de 200 Kcal.
De plats allégés vendus tel quel dans le commerce et à réchauffer au micro-
D'un repas type Palier N°2.
Toute reprise de poids IMPOSE de revenir au palier précédent le temps nécessaire.
De ne jamais se laisser aller à de petites prises de poids, petites mais régulières, qui font qu'à un moment donné l'on est surpris par l'importance du poids repris.
De ne jamais accepter de changer de dizaine de poids !
LES RÉSULTATS
Il existe peu de statistiques dans ce domaine : l'expérience personnelle doublée des nombreuses discussions et rencontres avec des confrères pratiquant ce type de régime en ambulatoire donne approximativement les résultats suivants :
PATIENTS PERDUS DE VUE
A 6 MOIS A 1 AN A 2 ANS
15% 20% 25%
ECHECS
A 6 MOIS A 1 AN A 2 ANS
25% 30% 50%
REUSSITE
A 6 MOIS A 1 AN A 2 ANS
60% 50% 25%
Un fait certain est que les échecs sur le long terme semblent beaucoup moins fréquents qu'avec les autres types de régimes (suivi plus régulier et psychologie spécifique réadaptée Cf.). Les meilleurs résultats existent, comme l'on peut s'en douter, avec les individus ayant mis en place de nouveaux verrous mentaux concernant leur alimentation et leur image de soi.
Les modifications du poids sont souvent plus rapides chez l'homme que chez la femme car les graisses sont des graisses profondes "enrobant les organes" sur un terrain d'obésité androïde.
Chez la femme, l'amaigrissement est toujours plus lent quand la disposition des graisses est gynoïde ce d'autant qu'un terrain hormonal réceptif est présent. Ces graisses s'inflamment facilement et sont à l'origine d'une fibrose conjonctive locale (terrain veineux, terrain hormonal, stress ...) enserrant les lobules graisseux, créant ainsi un terrain favorable à l'apparition du cercle vicieux de la cellulite beaucoup plus réfractaire aux régimes.
Pour conclure, rappelez-
A chacun de bien se regarder dans le miroir !
BIBLIOGRAPHIE
Les mangeurs inégaux -
Effet of caloric restriction and excessive caloric intake on energy expenditure -
Précis de nutrition -
Le poids mental -
Programmez votre régime -
Manuel de physiologie de l'exercice musculaire -
Management of obesity by Severe Caloric Restriction -
Multidisciplinary approach to obesity utilizing fasting modified by protein-
Very low calorie diets -
Obésité -
Le guide du bien maigrir -
Composition des aliments -
La faim des kilos -
LE CHOC PONDÉRAL ou DIÈTE PROTÉIQUE
Docteur Marcel METANOMSKI ©
Pour comprendre plus sur ce type de régime lire les articles suivants: Le choc pondéral et Réflexions sur la diète protéique